Le Tour de France à l’heure suisse

L’après-midi en Suisse, le soir en France. Et entre deux : les Alpes pour nos coureurs. Après les Vosges et le Jura, la première « vraie » étape de montagne s’est faite « en douceur », dixit le taulier de le Grande Boucle. Au programme : 4 cols dont deux de 1ère catégorie jusqu’à l’arrivée dans le domaine des Portes du Soleil à Châtel. Un échauffement parfait avant d’affronter les profils acérés de ces prochains jours. Mais d’abord, une journée de repos bien mérité !

La ville de départ de cette 9ème étape n’a surement pas été choisie au hasard : Aigle dans le canton de Vaud. Une ville entre plaines et montagnes, qui héberge le siège de l’Union Cycliste Internationale, ainsi qu’un centre de formation et d’entraînement de haut niveau. Inauguré en 2002, le site accueille tous les ans un grand nombre d’athlètes venus du monde entier qui consacrent toute leur énergie à leur carrière sportive. C’est la première fois que la ville est au programme du Tour, la première fois que l’équipe des Départements de France y passe.

Les Alpes… tout en douceur !

La première fois aussi depuis l’entame de la course le 1er juillet au Danemark que nous sommes encerclés par la montagne. Les vignes de Lavaux nous ont, elles aussi, largement accompagné sur ce tracé inédit en forme de boucle. En même temps que le relief, le mercure a lui aussi commencé à grimper sérieusement. Près de 30 degrés. Et ce n’est que le début. C’est dans cette atmosphère de pré-canicule que le village départ a pris vie le temps de quelques heures. Un village avec vue. Vue sur les terrasses du Lavaux au bord du lac Léman, classées au patrimoine mondial de l’Unesco. Un paysage de carte postal que les coureurs ont longé pendant 37km, juste le temps d’admirer le château de Chillon posé sur son îlot rocheux.

Et au milieu de ce bleu turquoise, la Haute-Savoie a porté haut ses couleurs. Du rouge bien sûr, sans oublier la croix blanche. A ne pas confondre avec le drapeau suisse ! Le Département a ramené avec lui sa mascotte : une marmotte, qui avait enfilé pour l’occasion son maillot à pois. Une ambassadrice de charme pour faire découvrir les pistes cyclables de Haute-Savoie. S’agissant du VTT par exemple, le Département n’en possède pas moins de 450km homologués. Réputé dans le monde entier pour “héberger” le toit de l’Europe : le Mont Blanc, il collectionne aussi les cols mythiques. C’est donc tout naturellement qu’il a déposé sa candidature pour accueillir les championnats du monde de cyclisme en 2027.

Thibaut Pinot y a cru

En attendant, la quasi-totalité du parcours du jour a eu lieu chez nos voisins helvètes. L’objectif des organisateurs du Tour de France était clair : « placer les coureurs dans un nouveau rythme, sans les pousser à leur extrême limite ». Ça a donc grimpé en douceur jusqu’au col des Mosses avant d’atteindre au km 61 le point culminant de l’étape : le Col de la Croix, situé à 1778m. Le tout dans un décor verdoyant, où aucun brin d’herbe ne dépasse l’autre. Dernière difficulté : le Pas de Morgins, juste avant de basculer en France pour parcourir les 8 derniers kilomètres dans le domaine des Portes du Soleil. Dorénavant, le Tour ne sortira plus de France. Et à Châtel, on a presque cru à une victoire française. Mais le Jurassien Thibaut Pinot a été un poil trop court. Il termine finalement 4ème. Le succès revient à Bob Jungels (AG2R Citroën), parti en solitaire à environ 50 km de l’arrivée. Onze ans après Andy Schleck au Galibier, un nouveau Luxembourgeois s’est imposé sur le Tour.

La suite ? Une journée de repos bien méritée pour nos coureurs et notre équipe, ou presque. Demain, il faudra laver les véhicules, vérifier les niveaux d’huile, refaire le plein d’essence… avant d’envisager de se tremper les pieds dans le Lac Léman et de reprendre la route mardi matin en direction de Morzine, prochaine ville départ de cette 109ème édition.

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