Le 27 mars dernier, Adrien TAQUET, secrétaire d’Etat chargé de la protection de l’enfance, et Dominique BUSSEREAU, Président de l’Assemblée des Départements de France, ont lancé une concertation sur la protection de l’enfance. Cette réunion, qui rassemblait également les membres du Conseil National de la Protection de l’Enfance (CNPE), avait pour objectif central de rassembler les parties prenantes (Départements, Etat, associations) pour travailler ensemble à une évolution des politiques publiques en faveur de la protection de l’enfant.
L’aide sociale à l’enfance (l’ASE) est une compétence exercée pleinement par les Départements depuis 1983 avec les premières lois de décentralisation. Succédant aux DDASS, les services d’ASE des Départements mènent des actions de prévention, d’intervention précoce et de protection de mineurs en danger ou en risque de danger. La loi du 14 mars 2016 les a, par ailleurs, confortés dans l’exercice de cette mission sensible.
Les Départements consacrent un quart de leurs dépenses sociales à la protection de l’enfance. Selon l’Observatoire national de l’Action sociale (ODAS), elles s’élevaient, en 2017, à 7,37 milliards d’euros.
Plus de 300 000 mesures d’accompagnement ou de placement (en établissement ou en famille d’accueil) ont permis de venir en aide à ces enfants en 2018. Près de 21 000 jeunes majeurs ont également continué à bénéficier d’un suivi des Départements après leur majorité. S’ajoute depuis plusieurs années, la prise en charge des mineurs non accompagnés (MNA), dont les effectifs augmentent de manière exponentielle. Tout ceci a un coût : financier, social, humain.
Les Départements occupent donc de plein droit une place de premier rang quant aux actions à mener en faveur des enfants et des jeunes en danger, qui requièrent une protection de tous les instants. Mais ils ne sont pas seuls à agir : établissements publics, administrations, associations, professionnels, représentants des enfants et des familles… Tous ont un rôle déterminant à jouer pour répondre aux besoins de l’ensemble des enfants à protéger. Car la protection de l’enfance nécessite l’attention et la proximité de tous les acteurs, dans un climat apaisé et constructif qui permettra de faire face à cet enjeu de société.
La concertation engagée le 27 mars dernier s’appuiera sur six groupes de travail dont les thématiques retenues balaient un large périmètre des questions posées dans la protection de l’enfance :
Chaque groupe, d’une quinzaine de personnes, sera composé d’élus et de services départementaux, de parlementaires, de magistrats, d’associations et structures représentant les lieux d’accueil, de personnalités qualifiées, de professionnels, d’enfants et de familles accompagnés.
Ces groupes de travail se réuniront périodiquement entre les mois d’avril et de juillet 2019. Les recommandations émergeant de ces rencontres viendront nourrir une stratégie nationale pour l’enfance qu’Adrien TAQUET souhaite présenter cet été. En effet, la restitution des travaux de chaque groupe aura lieu fin juin pour une présentation dans le cadre du Pacte national pour la protection de l’enfance qui sera annoncée courant juillet par le Secrétariat d’Etat chargé de la protection de l’enfance et qui repose sur 3 piliers :
En cette année de célébration des 30 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant, les Départements poursuivent ainsi leur action déterminée auprès des enfants en danger ou en risque de l’être. Une action qui permettra à la fois de garantir les droits de l’enfant, défendre ses intérêts et répondre à ses besoins.