Les Journées nationales de l’Architecture : pour le mieux « Vivre ensemble »

De quelle façon l’architecture peut-elle favoriser l’harmonie dans nos sociétés, fragilisées par la crise sanitaire ? Voici LA problématique qui sera au cœur des débats de la 6ème édition des Journées nationales de l’architecture, les 15, 16 et 17 octobre prochains. Une programmation riche en perspectives, entre rencontres, visites et explorations urbaines, une façon de mettre en lumière les dernières innovations en la matière, avec en toile de fond, deux conceptions architecturales du mieux « Vivre ensemble », remarquables, inaugurées dernièrement en Guyane et à Mayotte.

L’architecture est partout ! Elle est un art du quotidien que chacun côtoie tous les jours dans son logement, les transports, les infrastructures publiques qu’il emprunte, les équipements sportifs ou culturels, les grands ensembles urbains qu’il fréquente. Elle influence les vies, construit le présent en façonnant les habitudes du quotidien, en donnant le beau à voir, et imagine le patrimoine du futur.

Le vivre-ensemble au cœur de la réflexion architecturale

Du dérèglement climatique à l’augmentation des inégalités, en passant par la polarisation des opinions publiques, nos sociétés doivent aujourd’hui faire face à de multiples pressions. Depuis début 2020, la crise sanitaire a encore accru leurs fractures et leurs dysfonctionnements et les a rendus plus visibles que jamais. Dans le même temps, cette crise a bouleversé nos repères et fait évoluer nos modes de vie, donnant naissance à de nouveaux besoins et usages, comme l’illustre la révolution du télétravail. De nombreux architectes cherchent à accompagner ces mutations et à apporter des solutions à ces défis. Il s’agit de réinventer les manières de faire la ville et imaginer des espaces durables et inclusifs, conçus pour favoriser la mixité et reconstruire un lien social distendu.

Afin de soutenir leur travail, diffuser les nouvelles pratiques architecturales et sensibiliser le grand public sur le rôle et l’impact de l’architecture dans la redéfinition du monde de demain, le ministère de la Culture a choisi de mettre le thème du « vivre-ensemble » à l’honneur de la 6e édition des Journées nationales de l’architecture. Au programme sur l’ensemble du territoire, rencontres et débats avec les acteurs de l’architecture, visites de cabinet d’architectes, de bâtiments et de chantiers, expositions, projections de films ou encore ateliers pédagogiques, notamment le vendredi, plus particulièrement réservé aux collégiens, grâce à l’opération « Levez les yeux ! ». Une journée hors les murs où les élèves, accompagnés de leurs enseignants, partiront à la découverte d’édifices et de quartiers pour apprendre à « lire » l’architecture », à décrypter le paysage, à déchiffrer la ville et la campagne, qui cristallisent si bien nos Départements.

Deux architectures d’exception en Guyane et à Mayotte

Conçu pour répondre aux besoins d’un territoire en forte croissance démographique, le groupe scolaire Yolaine Charlotte-Boloré en Guyane, constitue la première étape d’un vaste programme prévoyant la construction de cinq nouveaux établissements dans la commune, au cours des dix prochaines années. L’architecture répond aux conditions climatiques tropicales de la région, où des périodes de fortes pluies alternent avec des phases d’ensoleillement intense. Les façades extérieures sont constituées de montants en bois d’origine guyanaise qui jouent un rôle de protection solaire et de sécurité contre les risques d’effraction. De grandes baies vitrées laissent toutefois entrer la lumière naturelle dans les salles de classes, qui confère à l’établissement un confort particulier pour ses 3 500 élèves et leurs professeurs. Hormis les bureaux de l’administration, la totalité des espaces intérieurs sont ouverts et traversants, garantissant une ventilation saine et naturelle.

A Mayotte, le collège de Ouangani dispose d’une surface bâtie d’environ 10.000 m², auxquels s’ajoutent 41.400 m² d’extérieurs aménagés. Plus qu’un simple établissement scolaire, il se conçoit comme un véritable quartier avec ses cours de récréation jouant le rôle de places propices aux échanges, menant vers les salles de sport, les espaces d’enseignement, les ateliers, les jardins pédagogiques ou encore les logements de fonction. Les différents volumes du collège ont été construits en terrasses afin de respecter la forte déclivité du terrain, permettant ainsi de passer en douceur des étages supérieurs au rez-de-chaussée. Ouverts tout en étant protégés de la pluie et du soleil, les espaces offrent des vues sur la nature environnante, la baie, la ville de Barakani et le mont Chiconi.

Ces prochaines journées JNA 2021 démontrent l’importance de l’architecture dans notre quotidien, la nécessité d’espaces plus inclusifs, plus accessibles et plus respectueux de l’environnement : habitats, écoles, lieux de vie, des espaces dans lesquels il fait bon vivre, tout simplement.

 

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