Retour sur les dates clés qui ont marqué l’histoire des Départements
1790 : Afin d’unifier la Nation et rationaliser l’organisation administrative héritée de l’Ancien Régime, l’Assemblée constituante décide de découper la France en 83 Départements, organisés autour de chefs-lieux. Leur administration est confiée à un Conseil général dont les membres sont désignés par le pouvoir central.
1848 : Le 3 Juillet 1848, la IIème République instaure l’élection des Conseillers généraux au suffrage universel, à raison d’un élu par canton.
1871 : Avec la loi du 10 août 1871, le Département devient une collectivité territoriale de plein droit et le Conseil général reçoit une compétence générale pour régler les affaires d’intérêt départemental. Le Conseil général, dont les membres sont élus pour six ans au suffrage universel, est renouvelé par moitié tous les trois ans.
1982 : Grâce aux lois de décentralisation de 1982 et 1983, le Département devient une collectivité territoriale de plein exercice. La tutelle du Préfet est remplacée par le contrôle de légalité. Le Président du Conseil général exerce désormais le pouvoir exécutif départemental. Il assure la préparation ainsi que la mise en œuvre du budget du Département. Les Conseils généraux reçoivent de nouvelles compétences : action sociale, ports de commerce et de pêche, transports scolaires, gestion des collèges.
2003 : La loi du 18 décembre 2003 confie aux Départements, à compter du 1er janvier 2004, la responsabilité et la gestion de l’allocation du revenu minimum d’insertion (RMI, remplacé en juin 2009 par le revenu de solidarité active RSA) et organise les modalités de suivi statistique et d’évaluation du dispositif.
2004 : La loi du 13 août 2004 constitue un nouvel acte de décentralisation qui conforte la vocation du Département en matière d’action sociale et médico-sociale. La gestion des routes précédemment classées dans le domaine public routier national lui est transférée. Les Départements se voient également confier le recrutement et la gestion des techniciens et ouvriers ainsi que des agents de service (TOS) des collèges et l’organisation des transports scolaires leur est confiée.
Entre 2005 et 2008, de nouveaux transferts ou extensions de compétences sont réalisés au bénéfice des Départements, notamment dans le domaine de la protection de l’enfance (loi du 5 mars 2007) et de l’accompagnement des personnes handicapées (loi du 11 février 2005).
2013 : La loi du 17 mai 2013 prévoit que les conseillers généraux deviendront des conseillers départementaux. Les Conseillers départementaux seront au nombre de deux par canton et chaque binôme devra être composé d’une femme et d’un homme. Le nombre de cantons est ainsi divisé par deux. Ces nouvelles règles électorales ont été appliquées pour la première fois lors du scrutin de mars 2015.
2014 : La loi du 27 janvier 2014 de Modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (MAPTAM) permet au Département d’organiser, en qualité de chef de file, les modalités de l’action commune des collectivités et des intercommunalités pour l’exercice des compétences relatives à l’action sociale, au développement social et à la contribution à la résorption de la précarité énergétique, à l’autonomie des personnes et à la solidarité des territoires.
2015 : La loi du 7 août 2015 relative à la Nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe) supprime la clause de compétence générale des Départements. La culture, le sport, le tourisme, la promotion des langues régionales et de l’éducation populaire deviennent des compétences partagées. La loi conforte les Départements dans leurs missions relatives aux solidarités humaines (prise en charge des situations de fragilité, du développement social, de l’accueil des jeunes enfants et de l’autonomie des personnes) et territoriales (ingénierie pour le compte des communes et intercommunalités).
2016 : Trois autres nouvelles lois modifient les missions des Départements : la loi du 28 décembre 2015 relative à l’adaptation de la société au vieillissement (entrée en vigueur le 1er janvier 2016), la loi du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé et la loi du 14 mars 2016 relative à la protection de l’enfant.
Depuis 2015, les Départements mettent en œuvre cette organisation territoriale dans un contexte réglementaire et financier contraint.
Certains Départements ont un statut particulier :
Jusqu’en 2018, Paris était un Département à lui seul partageant ses compétences et ses ressources avec la Ville. La loi du 28 février 2017 relative au statut de Paris et à l’aménagement métropolitain, fusionne la Commune et le Département. Une nouvelle collectivité à statut particulier (au sens de l’article 72 de la Constitution), dénommée « Ville de Paris » est créée. Elle exerce à la fois les compétences de la Commune et celles du Département de Paris depuis le 1er janvier 2019.
Les Départements d’Outre-Mer (Guadeloupe, Guyane, La Réunion, Martinique, Mayotte, Saint-Pierre-et-Miquelon) bénéficient de compétences spécifiques (notamment des compétences supplémentaires en matière économique), et leur budget présente des différences importantes avec ceux de la métropole : il existe en effet en Outre-mer une fiscalité indirecte – octroi de mer, taxe sur la consommation des rhums…- qui représente plus de la moitié des recettes fiscales. Le statut de collectivité territoriale unique s’applique désormais pour Mayotte (depuis 2011), la Martinique et la Guyane (depuis les élections régionales de décembre 2015). Ce statut confère aux collectivités concernées l’exercice, sur leur territoire, des compétences dévolues à la fois à la Région et au Département.
L’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon est depuis 2003 une collectivité d’outre-mer placée sous le régime de l’article 74 de la Constitution et dénommée « collectivité territoriale de Saint-Pierre-et-Miquelon ». Un conseil territorial, qui exerce en grande partie les mêmes compétences qu’un conseil régional et un conseil départemental sur le reste du territoire français, gère l’ensemble de la collectivité. Il comprend 19 membres élus, représentant deux circonscriptions qui correspondent aux deux communes : Saint-Pierre (15 conseillers) et Miquelon-Langlade (4 conseillers).
Depuis le 1er janvier 2018, la « Collectivité de Corse » (et non plus « Collectivité territoriale de Corse ») est devenue une collectivité à statut particulier en lieu et place de la Collectivité territoriale de Corse et des Départements de Corse du Sud et de Haute-Corse.
La Métropole du Grand Lyon, créée le 1er janvier 2015 par la loi MAPTAM, est une collectivité territoriale à statut particulier, fondée sur un accord politique local exceptionnel. Elle cumule les fonctions d’un Département et celles d’un E.P.C.I et regroupe toutes les Communes appartenant à la Communauté urbaine de Lyon. A partir du renouvellement de 2020, 166 conseillers métropolitains composeront le Conseil de la Métropole et seront élus au suffrage universel direct. La Métropole du Grand Lyon exerce sur son territoire les compétences de la communauté urbaine et toutes les compétences du Département du Rhône qui lui ont été transférées. En mars 2019, le Sénat rendra un rapport qui portera sur le fonctionnement de la Métropole de Lyon, quatre ans après sa mise en place.