Le 25 septembre dernier, la commission « Égalités » de l’ADF faisait sa rentrée sur le thème du monde rural. Souvent mal considérée, abandonnée, la ruralité présente toutefois un fort potentiel qui, sans investissements ni politiques ambitieuses, risque d’être condamné. Dans leur ouvrage intitulé « Ruralité : stop ou encore ? », Yves Krattinger, Président de la Haute-Saône et Emmanuel Faivre, Directeur général et docteur en géographie et aménagement du territoire, réinterrogent la prise en compte de la ruralité dans les politiques publiques et plaident pour une réelle ambition en faveur du monde rural. Une lecture éclairante sur nos campagnes dans la perspective de l’agenda rural présenté par le Gouvernement…
Pour aborder la ruralité, les auteurs Yves Krattinger et Emmanuel Faivre ont adopté une approche pragmatique : respecter le monde rural, c’est se poser la question de son utilité, définir les prérequis obligatoires pour qu’il soit compétitif et c’est aussi faire des propositions concrètes qui contribueront à sa renaissance. En effet, à l’heure où les services publics d’Etat ferment les uns après les autres dans les campagnes, il y a urgence à identifier le monde rural comme un élément essentiel de la cohésion nationale et comme un acteur incontournable des politiques d’équilibre et de solidarité.
A travers l’expérience d’un Département rural tel que la Haute-Saône, les auteurs réaffirment la nécessité de concevoir et mener des politiques ambitieuses, en s’appuyant sur la décentralisation comme « électrochoc » pour préparer un changement profond.
Leur analyse se base sur plusieurs constats :
Face à ces enjeux, si une réflexion sur le long terme est nécessaire, la mise en œuvre de mesures chocs peut être une première réponse. Emploi, numérique, mobilité, transition énergétique, etc., ce sont ainsi onze mesures thématiques qui sont proposées par les auteurs. Leur ambition : créer les conditions de profonds changements et envoyer des signaux positifs aux acteurs et aux populations de ces espaces ruraux éprouvant souvent un sentiment de délaissement.
A travers ces mesures, les auteurs présentent le devenir du monde rural comme un investissement d’avenir pour le pays, au même titre que les métropoles. « S’il ne faut pas opposer urbain et rural, l’Etat par l’absence de réflexion étayée sur le monde rural nourrit cette opposition, décrivent les auteurs. C’est ainsi que le ressentent de plus en plus les acteurs ruraux.» Alors stop ou encore ?