Étape 17 TDF17 : Un voltigeur sur le toit du Tour

On y est : Alpes is(h)ere ! Bien qu’elle ait souvent vu passer la Grande Boucle, notamment en provenance de la côte de Laffray (première rampe alpestre à être escaladée dans l’Histoire de l’épreuve, en 1905), la petite commune iséroise de La Mure accueillait ce matin pour la première fois le départ de la 17e étape du Tour de France.

C’est sur cette terre à la croisée des quatre massifs alpins que les coureurs ont entamé leur marche vers les plus hauts sommets du Tour. Avant de s’attaquer aux géants, la course s’est affranchie d’un premier col (classé 2e catégorie), pour achever son escapade iséroise au pied du barrage de Grand’Maison. Vint ensuite le plat de résistance : la Savoie et ses cols mythiques ! Le Tour a vu les choses en grand avec ce tryptique magique Croix de Fer, Télégraphe et Galibier, ce « sommet des guerriers » cher à Henri Desgrange absent des tablettes depuis dix ans. 18 kilomètres de virages interminables (sur une pente moyenne de 7,2 à 11,8 %) et un passage en haute altitude où résonnent toujours les images de la chevauchée héroïque du maillot jaune Thomas Voeckler. Culminant à 2 642 m d’altitude, le Galibier demeure encore aujourd’hui la plus haute arrivée d’étape de l’histoire du Tour et le sommet le plus emprunté, franchi pour la 60e fois cette année. Frontière naturelle entre les Départements des Hautes-Alpes et de la Savoie, il constitue la porte d’entrée estivale de la vallée de Serre Chevalier depuis le sommet du col jusqu’à la ville de Briançon qui accueillera demain matin le départ de la 18e étape.

En attendant, petit point sur la course : une victoire au sommet réglée dans la plus grande station de ski des Hautes-Alpes, Serre Chevalier, quoi de plus logique pour un ancien voltigeur ! Ex champion du monde de saut à ski chez les juniors, Primoz Roglic a réussi sa reconversion chez les voltigeurs de la petite reine. Au terme d’une échappée épique, le slovène s’envole vers la victoire qu’on avait longtemps crue promise au pistolero Alberto Cantador. 1’13’’ plus tard, du côté des leaders au classement général, Chris Froome conforte un peu plus son maillot jaune pendant que Romain Bardet, auteur de plusieurs attaques dans l’ascension du Galibier, parvient à grapiller de précieuses secondes sur son poursuivant Fabio Aru. Les bonifications à l’arrivée le privent de la place de dauphin du britannique, mais le placent dans des conditions optimales pour l’étape reine de demain. Le maillot à pois réussit si bien à Warren Barguil que le morbihannais chouchou du bord de route entre dans le top 10 au détriment du colombien Nairo Quintana distancé. A quelques encablures de la frontière transalpine, les coureurs engagés dans un doublé Giro d’Italia – Tour de France ont souffert : le haut-saônois Thibaut Pinot en paye les frais, contraint malheureusement à l’abandon. Le maillot vert Marcel Kittel, quadruple vainqueur d’étape sur cette 104e édition, subit le même dessein, victime d’une chute. Comme le dit la chanson, les histoires de La Mure finissent mal, en général…

Pour rester sur une note positive après cette étape dantesque, rien de tel qu’un arrêt chez Jérémy Izarn, lauréat de l’Académie de Gourmandise, afin de débriefer sur les exploits  du jour. Le chef est le gagnant 2017 du concours culinaire professionnel de M6, Top Chef. Diplômé de l’Institut des Métiers et de Techniques (IMT) de Grenoble, ce jeune Iserois de 27 ans a ouvert sa sa propre table au cœur de la nature, en surplomb de la vallée du Grésivaudan. Il a su tout au long de l’émission mettre en avant les produits de l’Isère en travaillant par exemple la noix, la truite du Vercors… Plats qu’il reproduit toujours dans ses cuisines du Restaurant La Tour des sens à Tencin. Bon appétit !

 

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