Etape 10 : Bennett s’en va d’île en île

« La Grande Boucle est une fête, c’est une formidable récompense que d’accueillir la caravane du Tour pendant trois jours en Charente-Maritime ». C’est sur ces mots que Dominique Bussereau, Président du Département et de l’ADF, se réjouissait du départ de la 10e étape au pied du Château d’Oléron. Une étape inédite d’île en île, une première dans l’histoire du Tour, entre Oléron et Ré, 17 ans après le dernier passage en terres charentaises.

Une étape esthétique, touristique, historique et sportive sur des airs de Grand Départ

Cette « Echappée Maritime » était attendue. Depuis plusieurs mois, le Département travaillait d’arrache-pied à la préparation de l’étape. Le parcours, intégralement tracé en Charente-Maritime, a même été dessiné par les équipes des routes, sans aucune modification de la part de Thierry Gouvenou, responsable des parcours, habituellement maître à bord. On attendait du soleil, du public et des images vues du ciel à couper le souffle. Cocktail gagnant, rien d’étonnant au pays du Pineau des Charentes !

Entre patrimoines naturel et historique, le téléspectateur fut gâté : en grande partie côtière, cette première « Echappée maritime » a longé les carrelets et maisons ostréicoles au bord de la Vélodyssée, chevauché entre les édifices Vauban de Royan, Rochefort ou La Rochelle et traversé les marais autour de Brouage. 168,5 kilomètres, presque 170, en clin d’oeil au numéro 17 du Département, la plus belle des cartes postales, avec une mise en valeur des territoires et des terroirs. Et si depuis le début du Tour, on ne cesse de comparer septembre à juillet, il n’y avait pas à rougir aujourd’hui : des touristes aux abords des campings entre Oléron et la Palmyre, des camping-cars entassés sur les parkings aménagés à Aytré, des curieux en sortie de plage à Châtelaillon, ils étaient venus nombreux pour illustrer à quel point la Charente-Maritime aime le Tour !

Un sprint maritime

On tablait également sur un sprint et le vent pour jouer les trouble-fête. Là encore, la course n’aura pas fait mentir les pronostics. Pas de place pour les échappés, le peloton au lendemain de la journée de repos aura mené l’étape tambours battants, défiant le vent et avalant les kilomètres au rythme des voiliers dans la baie de Ré. 49 km/h de moyenne la première heure de course, seules les chutes et les quelques bordures ont ralenti le rythme. Aucun relief pour freiner l’allure, le point culminant de l’étape atteignant à grand-peine les 34 mètres au-dessus du niveau de la mer, à Jaffé.

Dernière spécificité, et non des moindres, la prolifération des aménagements urbains sur l’ensemble du parcours. L’étape du jour fut celle des records ; 184 points durs à traiter, soit un par kilomètre ! 78 giratoires (un tous les deux kilomètres), 5 passages à niveau et une bonne poignée de ralentisseurs. Près de 500 panneaux ont été posés par les équipiers de l’ADF, deux fois plus que de coutume. Ils avaient même anticipé, obligeant une patrouille à quitter ses charentaises pour démarrer dès hier le fléchage. Au jeu des tours et des détours, les plus équilibristes furent à la fête, sprinteurs en tête. Sam Bennett signe ici sa première victoire sur la Grande Boucle et chipe le maillot vert à Peter Sagan. A part ça RAS, le top 10 reste inchangé, et cela devrait tenir au moins jusqu’au Massif Central !

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