Le covoiturage local en expérimentation

En février 2016, le Val-d’Oise et les Yvelines se lançaient dans la 1ère expérimentation d’une politique publique ambitieuse en matière de covoiturage local en France, Covoit’ici. Leur objectif : faire le lien entre passagers et conducteurs dans les zones périurbaines et rurales des deux départements franciliens par le déploiement d’un réseau de covoiturage. Point route sur un an et demi d’expérimentation.

Innover pour désenclaver

Le point de départ de l’action Covoit’ici est né de l’appel à projet « Innovation en faveur de la mobilité » lancé par la Région Ile-de-France et de la volonté de désenclaver les territoires de la grande couronne parisienne. En effet, pour Arnaud Bazin, Président du Val-d’Oise,  « la question de la mobilité dans ces territoires de faible densité est primordiale », plus particulièrement dans un Département constitué à 52% de territoires agricoles et à 20% de surfaces naturelles. Le Département des Yvelines connaît les mêmes problématiques dans le territoire le moins densément peuplé d’Île-de-France qui regroupe près de 80% d’espaces verts.

D’où l’engagement du Val d’Oise : ce dernier cofinance depuis plus d’un an, et ce pour une durée de 3 ans, la start-up Ecov à l’initiative du réseau de covoiturage Coivoit’ici, aux côtés d’autres collectivités (Ile-de-France, Communauté Urbaine Grand Paris Seine & Oise, Parc Naturel du Vexin) et du laboratoire public de recherche LVMT.

Covoit’ici est le résultat d’une volonté de déploiement d’un système innovant dédié à la pratique du covoiturage du quotidien. Adapté au milieu péri-urbain et rural, le réseau répond à des besoins différents en fonction des territoires : rabattement vers des villes « portes », désenclavement, offre complémentaire en matière de mobilité, etc. Le service permet par exemple d’effectuer les derniers kilomètres d’un trajet depuis la gare et de rallier les communes mal desservies du Vexin.

Des bornes en bord de route

Covoit’ici se distingue par ses bornes installées en bord de route : directement connectées à Internet, elles permettent de gérer l’ensemble des fonctions nécessaires (paiement, sûreté…) et de communiquer avec les véhicules connectés. Les stations de covoiturage peuvent ainsi mettre en relation de manière instantanée les passagers et les conducteurs, offrant ainsi une solution immédiatement opérationnelle. Le principe est simple : il suffit d’envoyer une demande via l’une des 16 bornes pour recevoir une estimation du temps d’attente et de frais lorsque le conducteur est trouvé. Le coût du trajet est estimé à 12 centimes d’euros par kilomètre dont 9 sont destinés aux conducteurs et 3 au coût de fonctionnement.

Au total, plus de 1 300 personnes, passagers et conducteurs confondus, se sont inscrites jusqu’alors. Pour le Président du Val d’Oise, ce système apporte de nombreux bénéfices : outre l’aspect économique, il permet notamment de lutter contre l’isolement spatial et social et de réduire la pollution.

Un dispositif 100% gagnant qui place l’économie du partage au service d’une action publique accessible à tous : étudiants, retraités, usagers en précarité de mobilité ou travaillant en heures décalées… tout le monde peut être concerné !

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