Après le Pass Culture, le Pass Culture Pro

Le ministère de la Culture a mis en ligne le site de Pass Culture Pro qui permet aux acteurs culturels tels que les musées, salles de spectacle, collectivités, cinémas, librairies… de proposer d’ores et déjà leurs offres culturelles éligibles. Il s’agit d’une version beta visant à familiariser les professionnels à ce dispositif et à anticiper sa mise en service sur tout le territoire national.

Le Pass Culture, qui promet d’être l’un des marqueurs forts du quinquennat en matière culturelle, devrait être généralisé en 2019, à une date qui reste encore à préciser (voir nos articles ci-dessous sur ce dispositif). Alors que cinq départements – Finistère, Hérault, Bas-Rhin, Seine-Saint-Denis et Guyane – ont été retenus pour expérimenter le Pass Culture, l’application mobile universelle qui doit servir de pivot au dispositif entre en phase de lancement.

Un « agenda national de référence des offres culturelles géolocalisées »

Développée avec le concours de l’Incubateur des services numériques de l’Etat, elle doit être « tout à la fois futur agenda national de référence des offres culturelles géolocalisés », « mise en avant d’offres spécifiques pour les jeunes de 18 ans » et « plateforme de services pour lever les freins d’accès à la culture ». Grâce à cette application, le dispositif, testé jusqu’alors avec environ 500 jeunes et une centaine d’offreurs culturels, doit entrer cet automne dans une phase d’expérimentation qui couvrira 10.000 bénéficiaires sélectionnés selon des critères de représentativité.
Pour cela, le ministère a mis – discrètement – en ligne cet été un site Pass Culture Pro pour les acteurs de la culture, autrement dit les « offreurs ». L’objectif est à la fois de leur permettre de découvrir les conditions de participation – qui se fait sur inscription (gratuite) -, de se familiariser avec le dispositif et ses outils et de commencer à étoffer l’offre mise à disposition. Toute structure proposant des offres culturelles éligibles au Pass peut ainsi s’inscrire sur la plateforme.

Une ambition, en attendant les moyens

Il peut s’agir d’un musée, qui peut par exemple importer automatiquement son agenda ou saisir directement sa programmation adaptée au public jeune. Ce peut être un centre culturel ou une structure de pratique artistique, qui peuvent référencer leurs événements, ou une scène de spectacle vivant… Il peut s’agir également de structures commerciales, comme une librairie, qui peut mettre en avant par exemple un « livre jeune de la semaine », accompagné d’une image et d’un descriptif original. Ou même d’un cinéma, qui peut proposer des séances, en attendant le développement d’un module d’import de programmation. Il peut aussi s’agir d’une collectivité, qui souhaite présenter la programmation de ses lieux et activités culturels.
A ce stade, le terme de version Beta n’est pas usurpé (nombreux bugs ou imprécisions), mais le site devrait s’affiner rapidement. Il reste à connaître l’adhésion qu’il va rencontrer auprès des professionnels. Aujourd’hui embryonnaire, celle-ci pourrait toutefois décoller lorsque le gouvernement communiquera sur le dispositif.
L’enjeu est également budgétaire, le coût évoqué de la mesure étant, jusqu’alors, de 400 à 430 millions d’euros. La présentation du projet de loi de finances pour 2019 apportera une première réponse, à la fois sur le montant final envisagé et sur la date de la généralisation. Le contexte technologique (la crainte des bugs informatiques géants) et budgétaire (le ralentissement de la croissance et des recette attendues) ne plaide pas forcément pour une généralisation précoce.

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