Le THD pour tous les Gersois : la stratégie d’une ruralité innovante

Le 31 janvier 2018 marquait la reprise du cycle de rencontres des Ateliers des Départements de France. Le Département du Gers a accueilli à Auch cette 4e session autour d’une thématique majeure pour le développement et l’attractivité des territoires, et plus particulièrement en zone rurale : le très haut débit (THD).

Autour d’acteurs publics, d’opérateurs, du monde de l’insertion ou de sociétés coopératives, Philippe MARTIN, Président du Gers, Jean-Pierre SALERS, Vice-Président et Président du syndicat Gers numérique et Jean-Jacques LASSERRE, Trésorier de l’ADF et Président des Pyrénées-Atlantiques, sont intervenus dans le cadre de deux tables-rondes :

  • Quels enjeux pour l’aménagement numérique du territoire ?
  • Quelle place du numérique dans les politiques innovantes du Gers ?

Le 1er Schéma Départemental d’Aménagement Numérique du sud-ouest

Deux thématiques d’ateliers sur lesquelles le Gers est fortement mobilisé depuis plusieurs années, ayant fait de l’aménagement numérique du territoire une priorité départementale. En effet, en janvier 2012, lorsqu’il réalise le 1er Schéma Départemental d’Aménagement Numérique de Midi-Pyrénées et même du quart sud-ouest du pays, le Gers est le Département où le débit est le plus mauvais du pays (part de la population sous les 2 Mb/s). En juillet 2013, le Département et l’ensemble des communautés de communes se sont rassemblés au sein de « Gers Numérique », syndicat mixte chargé de porter le projet et l’investissement.

5 ans plus tard, il est devenu une référence en matière de déploiement du Très Haut Débit en zone rurale. 100% des Gersois bénéficient désormais d’un débit d’au moins 8 Mb/s grâce au déploiement de plusieurs technologies : déploiement de 700 km de fibre optique jusqu’à de nouveaux équipements installés au cœur de plus de 200 villages, mix-technologique avec 103 relais en zone éloignée de la fibre, etc. Avec 3 ans et demi d’avance, le Gers atteint déjà les objectifs qui viennent d’être fixés par le Président de la République. Gers Numérique poursuit désormais un autre objectif : voir plus de 2 Gersois sur 3 directement raccordés à la fibre optique d’ici 2020.

Le 1er occitan raccordé à un réseau public en fibre optique est gersois

C’est dans le Gers que le premier habitant d’Occitanie a été directement raccordé à un réseau public en fibre optique : cette réussite doit beaucoup à l’appropriation par toutes les collectivités gersoises des enjeux de l’aménagement numérique du territoire. Si les infrastructures numériques du Gers constituent un formidable atout pour le Département, elles sont aussi génératrices de nombreuses retombées locales en termes de commandes pour les entreprises locales, d’emplois, de formation et d’insertion professionnelle (clauses d’insertion professionnelle intégrées dans les marchés des chantiers dédiés).

Le numérique n’est pas seulement une affaire d’infrastructures ou de technologies ; c’est une transformation de la société. Et c’est bien en matière de nouveaux usages et de nouveaux services que les Gersois pourront mesurer cette révolution : le numérique occupe déjà une place importante dans les politiques innovantes du Gers. Marque SoGers, services de e-santé, stratégie numérique touristique, programme SohoSolo pour attirer les télétravailleurs, etc., le Département du Gers multiplie les initiatives pour « réinventer » son territoire en s’appuyant sur le numérique #LeGers32 !

3 questions à… Philippe Martin, Président du Gers

  • Vous vous êtes positionné pour accueillir un Atelier des Départements de France. Quelles sont vos ambitions ?

En 2011, le Gers avait le plus mauvais débit de France et les investissements annoncés par les opérateurs étaient dérisoires. Nous avons donc fait de l’aménagement numérique du territoire une priorité absolue : pour déployer le Très Haut Débit pour tous les Gersois et leur permettre d’accéder à tous les usages innovants dont ils auraient été privés s’il n’y avait pas eu d’investissement public. L’objectif du « 8 Mégas pour tous » est déjà atteint grâce au déploiement de plusieurs technologies : c’est une promesse tenue… avec trois ans et demi d’avance sur les objectifs qui viennent d’être précisés par le Président de la République. Notre prochain objectif est de voir rapidement, dès 2020, deux Gersois sur trois directement raccordés à la fibre optique. C’est en bonne voie et le premier habitant d’Occitanie raccordé à un réseau public en fibre optique est gersois : il profite du potentiel de la fibre depuis quelques mois.

  • En quoi votre Département est-il moteur sur cette thématique ?

Nous avons adopté, en janvier 2012, le premier Schéma Départemental d’Aménagement Numérique du Sud-Ouest. En rassemblant toutes les collectivités locales au sein d’un syndicat mixte dédié au projet, Gers Numérique, l’objectif était de créer un consensus pour permettre des réalisations rapides. 100 millions d’euros sont consacrés à ce projet d’aménagement du territoire qui ne souffre d’aucun retard malgré les ambitions affichées. Mais le numérique n’est pas seulement une affaire d’infrastructures ou de technologies ; c’est une transformation de la société. Et c’est bien en matière de nouveaux usages et de nouveaux services que les Gersois pourront mesurer cette révolution : le numérique occupe déjà une place importante dans les politiques innovantes du département.

  • Comment travaillez-vous avec les acteurs locaux/nationaux pour créer une dynamique départementale ?

Depuis le début de notre réflexion, nous travaillons avec l’ensemble des Communautés de Communes du Gers pour, partout dans le département, apporter le bon débit, au bon endroit, au bon moment. Cette appropriation collective des enjeux a permis au Gers de partir en avance et de devenir une référence en matière de numérique en zone rurale. Les échanges avec la Mission Très Haut Débit sont, eux aussi, nombreux et très utiles. Le déploiement du Très Haut Débit dans le Gers est labellisé « investissement d’avenir » et est donc largement soutenu par l’Etat et la Région Occitanie. Nous tenions aussi à ce que ce gigantesque chantier génère beaucoup de retombées locales : c’est déjà le cas en termes de commandes pour les entreprises gersoises, d’emplois, de formations et d’insertion professionnelle.

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