Régions, Départements et coopératives ensemble pour « mieux nourrir » la France

Mettre en place des contrats régionaux de filières agroalimentaires, créer un fonds public de transition agroécologique… l’Assemblée des départements de France (ADF), Régions de France et la Coopération agricole ont présenté le 26 mai 2021 un manifeste pour « mieux nourrir la France au XXIe siècle par nos territoires ».

Contrats régionaux de filières agroalimentaires

Pour ce faire, le manifeste avance douze propositions. Côté production, il propose de renforcer le partenariat entre les entreprises et les collectivités, via des contrats régionaux de filières agroalimentaires. Ces contrats se feraient sur la base d’un diagnostic des forces et vulnérabilités de chaque bassin de vie socio-économique et d’un soutien financier des régions, départements et des EPCI. Autres propositions : instaurer un bonus financier des régions, via les fonds européens Feader (fonds européen agricole pour le développement rural) et Leader Europe pour les exploitations engagées dans des démarches collectives comme les coopératives. Les associations proposent aussi que les régions, en lien avec les départements, mettent en place un guichet unique pour le commerce extérieur, destiné à soutenir les filières agricoles et agroalimentaires exportatrices et d’engager des partenariats entre collectivités territoriales et coopératives pour rendre les métiers attractifs.

« Il n’y aura pas de transition durable possible s’il n’y a pas de compétitivité, et inversement il n’y a pas de compétitivité s’il n’y a pas de mise en œuvre des transitions agroécologiques », a affirmé Dominique Chargé. Et pour inscrire ces transitions, qui constituent le deuxième axe du manifeste, dans un temps long dépassant le cadre du plan de relance fixé sur deux ans, le document propose de créer un fonds public spécifique récupérant les crédits du PIA 4 consacrés au secteur agroalimentaire. Le fonds serait « constitué en un nouvel établissement public national avec autorité de gestion et guichet confiés aux régions », précise le manifeste.

Commande publique

Les trois organisations plaident aussi pour un renforcement de la part des subventions régionales des contrats de plan État-région (CPER) dans les projets de transition agroécologique, comme l’adaptation des cultures au changement climatique, la gestion de la ressource en eau, l’expérimentation de biocontrôles ou encore la réduction des intrants. Ils proposent de mutualiser les efforts pour sécuriser la ressource dans le cadre des projets de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE) et d’augmenter les capacités d’autonomie énergétique (production d’énergies renouvelables, déplafonnement de la part des produits agricoles éligibles à la méthanisation, décarbonation des circuits d’approvisionnements via le fret et les circuits courts).

Sur le troisième volet, visant à favoriser la consommation d’une alimentation de qualité et produite localement, le manifeste insiste sur la forte responsabilité des collectivités locales, notamment en matière de commande publique pour la restauration collective (cuisines centrales, cantines scolaires, centres hospitaliers, établissements médico-sociaux…). « C’est un levier qu’il nous faut travailler, a expliqué Jean-Pierre Reynaud, président de la commission agriculture de Régions de France, on ne va pas suffisamment loin sur la délégation des gestionnaires de collectivités pour peser sur leurs orientations, ou sur la capacité à autoriser du local. » Le manifeste propose de revaloriser les budgets des collectivités et d’ajouter le critère « origine France garantie » aux produits alimentaires biologiques pour intensifier l’approvisionnement local, durable et de qualité de la restauration collective publique. Autres propositions : intégrer les coopératives à la gouvernance des projets alimentaires territoriaux (PAT), conditionner la commercialisation sous « marques territoriales » soutenues par les régions, les départements et les intercommunalités à l’utilisation de produits agricoles bruts origine locale garantie, et renforcer la priorité à « l’agrotourisme » dans les plans de développement touristique des régions et départements en s’appuyant sur les projets des acteurs du développement local, que sont les pays et PETR ou les pôles d’excellence rurale.

 

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