Des Pyrénées aux accents colombiens

C’était sans doute l’une des étapes les plus redoutées pour les coureurs, ou l’une des plus attendues pour les suiveurs et les passionnés de vélo. 65 kilomètres quasi en intégralité dans le Département 65, avec 2972 m de dénivelé positif et 3 cols à franchir : la Montée de Peyragudes, le Col de Val Louron-Azet et le Col du Portet, ascension inédite de cette édition 2018.

L’avant-étape du jour était quelque peu particulière pour l’ADF. André Bancalà, coordinateur technique de l’équipe, recevait ce matin la médaille de la fidélité pour sa 22e année dans l’organisation du Tour de France. Un investissement et un charisme appréciés de tous, largement salué par Christian Prudhomme au Village départ !

Le maillot jaune en pole position

Le Directeur du Tour avait annoncé « un tracé dynamique pour une course dynamite ».  A travers un départ scénarisé comme sur une course de formule 1 avec des feux de départ, et une ligne organisée selon l’ordre de classement général, le Tour testait un format d’étape courte atypique. Au programme : 65 kilomètres au départ de Bagnères-de-Luchon (Haute-Garonne) pour une arrivée à Saint-Lary Soulan dans la Vallée d’Aures (Hautes-Pyrénées), l’étape la plus courte depuis 30 ans.

Une course de mouvements

Et dynamite il y a eu, avec dès les premiers hectomètres de course, des coureurs distancés. Nos valeureux baroudeurs des étapes précédentes se lancent dans les difficultés du jour : Peyragudes, Val Louron, les pentes font mal mais la bagarre n’est pas encore lancée. Des coureurs partent en contre-attaque et comblent le retard qui les séparent du groupe de tête. Quintana dépose les acteurs de la première heure et part en solitaire pour l’emporter au sommet du Pla d’Adet. Derrière c’est la grande explication : les Lotto attaquent, Dumoulin tente, Bardet décroche. Froome légèrement décramponné perd de précieuses secondes au profit du néerlandais, la bataille fait rage entre les deux derniers vainqueurs du Giro… Mais n’oublions pas le leader du classement, un certain Geraint Thomas, un sacré client aussi bien en montagne qu’en contre-la-montre.

Talent et simplicité incarnées

Si les Pyrénées regorgent de cols et côtes, elles ne manquent pas non plus de talents. Preuve en est notre maître artisan fromager du jour, Dominique Bouchait, meilleur ouvrier de France à Montréjeau. Depuis 1988, ce toulousain est acteur d’une toute autre ascension : depuis la succession de la fromagerie de ses parents, il gravit les échelons et remporte plusieurs prix avec les Fromagers du Mont Royal. Un parcours exemplaire et une force de travail qui symbolise la réussite de la Haute-Garonne jusqu’aux cuisines de l’Elysée et dans le monde entier. Un homme passionné, modeste, avec l’amour du terroir et de ses racines. Un pur délice pour les papilles.

Demain retour au plat pour les coureurs. Le menu restera lui tout aussi gourmand pour les suiveurs dans le pays du Porc noir de Bigorre, du haricot tarbais et des vins de Madiran ! Bon appétit.

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