Métropoles : les présidents de la Haute-Garonne, des Alpes-Maritimes et de la Gironde redisent leur refus d’une fusion

Les présidents des départements des Alpes-Maritimes, de la Gironde et de la Haute-Garonne demandent au gouvernement « de renoncer à passer en force » le dossier du rapprochement métropoles-départements. Ces élus ont rencontré mercredi 28 novembre les ministres Jacqueline Gourault et Sébastien Lecornu.

Ce rendez-vous « nous laisse une sensation d’inachevé car nous avons été confrontés à un discours sur les vertus d’une ultra-concentration sur les métropoles, déconnecté de la réalité des territoires et qui renforce le sentiment d’abandon et d’exclusion d’une grande partie de nos concitoyens », écrivent dans un communiqué commun Charles-Ange Ginésy (LR, Alpes-Martimes), Jean-Luc Gleyze (PS, Gironde) et Georges Méric (PS, Haute-Garonne). Tous trois « ont réaffirmé leur opposition totale à une métropolisation imposée sur leurs territoires. Ils ont demandé au gouvernement de clarifier au plus vite sa position à ce sujet, en rappelant la nécessité de respecter la double volonté locale des métropoles et des conseils départementaux », souligne le communiqué. « Nous demandons au président de la République et au gouvernement de renoncer clairement à passer en force sur le projet de fusion entre les métropoles et les départements », ajoutent-ils.
« Je ne sais pas pourquoi on nous a fait venir à Paris, puisque c’était pour ne rien nous dire », a déploré Charles-Ange Ginésy dans Nice-Matin. « Notre visite a été décevante », a déclaré de son côté Georges Méric à l’AFP.  « On sent un a priori favorable sur les métropoles et défavorable sur les départements », a ajouté Georges Méric qui n’a de cesse de rejeter toute réforme basée sur « le modèle lyonnais ».
Si les métropoles, en l’occurrence celles de Nice, Bordeaux et Toulouse, « se détachent et concentrent les richesses, les territoires pauvres vont continuer à s’appauvrir », juge l’élu de Haute-Garonne, soulignant : « Ce sont les départements qui assurent la péréquation entre territoires riches et pauvres. » « Si on crée une rupture territoriale, on accentue la rupture sociale », poursuit-il.
Samedi, 1.500 élus et représentants associatifs s’étaient réunis au conseil départemental de Haute-Garonne pour « défendre le maintien d’un département fort » et s’opposer au projet gouvernemental de fusion avec Toulouse Métropole.
Lors du congrès de l’Assemblée des départements de France, l’association avait adopté à l’unanimité une motion demandant au gouvernement « d’abandonner définitivement les projets de fusion forcée des départements et leurs métropoles respectives comme cela a été évoqué dans les Alpes-Maritimes, la Haute-Garonne, la Gironde, la Loire-Atlantique et le Nord ». Sur la forme, les élus départementaux avaient peu apprécié d’avoir appris par la presse que les présidents des métropoles concernées avaient été reçus « en catimini » à l’Élysée. Jacqueline Gourault avait alors rappelé la teneur de l’engagement présidentiel : « Là où il y aura volonté locale de fusion, nous l’accompagnerons. » Ce qui l’avait déjà amenée à faire savoir que rien ne se fera pour Nantes et Lille. Pour les trois autres territoires, « on respectera la double volonté locale », avait-elle assuré, relevant en revanche que pour la Haute-Garonne, il serait difficile ne pas tenir compte de la motion adoptée par les élus de la métropole.
En recevant les maires la semaine dernière à l’Élysée, Emmanuel Macron avait indiqué que  certains territoires avaient d’ores et déjà été écartés, tels que le Nord, mais que « partout où cela répond à une logique territoriale, la réflexion se poursuit » – à Nice, Bordeaux, Toulouse… Mais, avait-il insisté, ce sera « du cousu main, du cas par cas ».

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