L’Aide Sociale à l’Enfance au cœur des priorités départementales

L’accueil et la protection des enfants qui leur sont confiés est une mission majeure des Départements. Soucieux d’améliorer les conditions d’accueil des enfants placés et de se prémunir de dysfonctionnements au sein d’établissements de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), les Conseils départementaux bourbonnais, girondin, côte-d’orien et loirains viennent d’instaurer des mesures qui ouvrent la voie vers une meilleure prévention :  Charte éthique, procédures en remontées d’évènements indésirables ou encore parole donnée aux jeunes sur leur parcours et leur vécu. Ces nouvelles dispositions traduisent l’effort permanent des Départements pour améliorer et adapter leur mission de protection dans des services malheureusement de plus en plus sollicités.

Allier et Gironde : les jeunes ont la parole

Associer les enfants placés aux décisions qui les concernent, favoriser une parole directe, faire remonter leurs attentes et leurs interrogations sur leurs droits et leurs besoins : telles sont les ambitions du « Haut Conseil aux enfants confiés de l’Allier », dont la première séance s’est tenue le 13 janvier dernier. Placée sous l’autorité du, Président du Conseil départemental de l’Allier, Claude Riboulet, et animée par les services du Département, cette instance a pour objectif de réunir régulièrement trente jeunes délégués, de 10 à 19 ans, dans un environnement sûr et bienveillant. Pour le Département, l’opportunité est donnée d’évaluer et d’améliorer sa politique en se basant sur la parole d’adultes en devenir.

Dans cette même perspective, le Département de la Gironde s’est doté récemment d’un « Conseil des jeunes de la protection de l’enfance » afin d’évaluer et d’améliorer régulièrement les dispositifs en cours. De plus, le Département a ouvert en 2020 un village d’accueil de fratries et de nombreuses places d’accueil dédiées aux mineurs non accompagnés. Toutes ces mesures visent à renforcer les moyens d’aide à l’enfance, quand on sait que la Gironde, qui accueillait 3500 jeunes en 2016, en accueille aujourd’hui 5800. Une augmentation importante qui a conduit les instances girondines à faire évoluer leurs pratiques.

En Côte d’Or : une Charte éthique qui protège

Le bien-être de l’enfant est la clef de voute des services de l’ASE. C’est ce que le Conseil Départemental de la Côte d’Or a voulu réaffirmer avec la signature, le 10 septembre 2020, d’une « Charte éthique en faveur de l’enfant et de sa famille », voulue par son Président François Sauvadet. Pensé comme une base de valeurs et de principes, ce document officiel doit être depuis ratifié par tous les professionnels de l’ASE déjà en fonction ou nouvellement recrutés. En étroite collaboration avec les associations agréées et les maisons d’enfants à caractère social (MECS), cinq grands principes ont ainsi été dégagés : la centralité de l’intérêt supérieur de l’enfant et de ses droits, la qualification et la compétence certifiée des professionnels au contact des bénéficiaires, la bienveillance et la bientraitance comme maître-mots de l’action des services, l’encouragement à solliciter son encadrement dès qu’un professionnel rencontre des difficultés et une démarche permanente d’évaluation et d’amélioration des dispositifs.

Loire-Atlantique : le Département pionnier dans l’accompagnement médical

Les enfants accueillis par l’ASE ont souvent un lourd passif de maltraitance physique ou psychique, qui affecte durablement leur santé. Pour perfectionner l’accompagnement médical des mineurs confiés aux services départementaux, le Conseil départemental de la Loire-Atlantique, en étroite collaboration avec l’Etat, la Caisse d’Assurance maladie, l’Agence régionale de santé (ARS) et le CHU de Nantes, expérimente depuis avril 2019, la mise en place d’un parcours de soin dédié. Ce « panier de soins » est constitué d’un premier bilan médical psychologique et somatique avant la prise en charge de l’enfant, puis d’un accompagnement sur la durée, tout au long de son parcours au sein de l’ASE. Engagé par le Secrétaire d’Etat en charge de l’Enfance et des Familles, Adrien Taquet, et le Président du département Philippe Grosvalet, cette mesure « pilote » cristallise l’aspect collaboratif entre tous les acteurs de santé du Département, notamment l’Unité nantaise pour les enfants en danger (UED), qui s’est particulièrement impliquée dans la formation de plus de quatre-vingts médecins généralistes référents. Un dispositif qui a vocation à s’étendre, dans les mois à venir, au sein de plusieurs autres territoires.

Les Départements sont plus que jamais impliqués par les urgences sociales, l’ASE en faisant partie, dans toute l’acception du terme.

 

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