Hommage à Jean-Jacques BARBAUX

Texte de l’hommage rendu à notre ami Jean-Jacques BARBAUX, par Christian JACOB, Président du groupe LR à l’Assemblée nationale, Député de Seine-et-Marne, lors de ses obsèques, le samedi 3 mars dernier.

Chère Laurence

Chers Marie, Jean-Christophe, Alicia et Pauline,

Monseigneur,

Monsieur le Président du Sénat,

Madame le Préfet,

Monsieur le Maire,

 

Le destin, à moins que ce ne soit la fatalité, aura voulu, cher Jean-Jacques, que tu t’éteignes dans le Département chéri de ton enfance. Aura voulu aussi que tu sois rappelé à Dieu, ici, au cœur de cette Collégiale millénaire.

Avez-vous entendu un jour Jean-Jacques évoquer, le regard pétillant, le petit moment de plénitude qui le traversait lorsqu’il se dirigeait, par le chemin de la Couleuvre, vers le Palais des Comtes de  Champagne ? Il en parlait si justement que nous avions la sensation, avec lui, de faire ce chemin et d’arriver au pied de ce Dôme, sublime et miraculeux à la fois. Il n’était pas un enfant du Dôme. Il l’est devenu car il en a percé une frange du mystère, en vivant, à quelques mètres d’ici, une des plus belles pages de sa vie professionnelle en tant que Proviseur du lycée Thibaut de Champagne.

Vous imaginez que le retrouver, ici même, à ce moment précis, nous serre la gorge. C’est seulement parce que nous sommes convaincus qu’il aurait voulu, choisi, voire aimé être ici que nous nous consolons.

Il y a un peu moins de 20 ans, Jean-Jacques était ici-même. Il avait été bouleversé par la disparition d’Alain PEYREFITTE. Il rendait un dernier hommage à celui qu’il avait servi et admiré.

Aujourd’hui, c’est nous, émus comme il l’était, dans le même profond chagrin, qui lui témoignons l’infini respect que nous lui devons. Osons croire que ce long mouvement, poignant, n’est pas étranger à une forme de transcendance. Osons croire aussi qu’il est le témoignage d’une des vertus cardinales qui a guidé la vie de Jean-Jacques, la fidélité.

Quarante années d’engagement, sans réserve, sans faux-semblant, sans répit. Quarante années de fidélité aux idéaux gaullistes, ceux de son adolescence. Ceux qui ont forgé sa vie d’élu, à Neufmoutiers-en-Brie, dans la Communauté de communes du Val Bréon, dans le canton de Rozay-en-Brie, dans la Circonscription de Provins, aux côtés d’Alain PEYREFITTE puis à mes côtés.

Je me souviens avec une grande émotion d’un moment de grâce et de grande complicité. C’était le 11 mai 2006. Je lui remettais, au nom du Président CHIRAC, les insignes, elles sont là, de Chevalier dans l’Ordre de la Légion d’Honneur.

Quarante années donc durant lesquelles, partout où il s’est imposé, il a marqué les esprits et les cœurs. C’était un combattant. Il est, du premier au dernier jour, resté fidèle à sa famille politique, pour la raison simple qu’il respectait ses électeurs. Dans l’idée qu’il se faisait de l’engagement, le service public et la politique sont un don de soi, absolu et sans concession.

En un mot, Jean-Jacques était une Force. Son élection comme Président de la Seine-et-Marne reste un immense moment de bonheur pour nous tous. C’est le choix de la compétence d’un élu qui connait mieux que personne la Seine-et-Marne dans sa diversité, sa complexité et ses subtilités. Le choix de la crédibilité d’un grand Président de l’Union des Maires, d’un grand Maire, d’un élu local bâtisseur et enraciné. Le choix de la fidélité enfin. Cette fidélité qu’il n’a jamais conçue ni comme une simple loyauté ni comme un sens du dévouement. Mais d’abord, et c’est son ADN, sa marque, comme une droiture.

Droiture de l’éducation qu’il a reçue dans une famille patriote viscéralement imprégnée des valeurs de la Résistance. Droiture de la parole donnée. Droiture des promesses tenues. Voilà pourquoi nous le respections. Voilà pourquoi surtout nous l’aimions.

Ce n’est ni le lieu, ni le moment de dresser un bilan. Il est parti trop tôt. Il a tant semé pour que la Seine-et-Marne trouve sa place. Il a tant donné pour que tous les Seine-et-Marnais, où qu’ils soient, ruraux ou urbains, soient fiers de leur Département. Il était prêt à tant de sacrifices personnels pour défendre ce beau Département qu’il refusait avec obstination de voir se diluer dans une métropole parisienne sans identité.

En moins de 3 ans, il a réussi, comme une évidence, à faire concorder son action politique et le souffle de la Seine-et-Marne. Personne d’autre ne l’aurait fait. C’est à son courage, son audace et sa trempe que la Seine-et-Marne le doit.

Une grande et belle figure seine-et-marnaise s’est éteinte. Est-il possible qu’une telle ardeur s’éteigne ? C’est la question intime que nous sommes si nombreux à nous poser depuis dimanche.

Son départ est une terrible injustice pour sa famille et ses amis et un déchirement pour nous tous. Est-il possible qu’une telle générosité, débordante, unique, inoubliable s’éteigne ?

Jean-Jacques a porté, localement, au Centre médical et pédagogique pour adolescents de Neufmoutiers, à l’IMED de Fontenay-Trésigny, et bien au-delà, une politique ambitieuse pour les personnes handicapées. Avec la jeunesse, c’est son engagement le plus permanent et le plus fort, celui qui le faisait vibrer et dans lequel il a donné le meilleur de son humanité.

Jean-Jacques nous manque déjà parce qu’il est irremplaçable. Il laisse, nous le sentons, un vide politique et humain, qu’il sera très difficile de remplir.

Pour l’aventure seine-et-marnaise qu’il a écrite, pour cette aventure marquée du sceau de la force des convictions, de la générosité et du compagnonnage, nous disons simplement, en nous inclinant « Merci cher Jean-Jacques et Adieu ».

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