A Denis TILLINAC
Le président du prix littéraire « Lamartine » de l’ADF nous a quittés. Quelques jours auparavant, il présidait les débats entre les membres du jury et nous choisissions le lauréat 2020 non sans nous affronter amicalement, non sans passion mais avec joie, bonheur de vivre et d’être ensemble.
Denis avait la religion de l’enracinement, des terroirs et donc des Départements et des communes. Son âme et sa chair étaient nourries de la terre de Corrèze et de celle du Bourbonnais mais aussi de toutes les terres, ici et ailleurs, qui faisaient naître des cultures sensibles, des êtres authentiques et des produits délectables.
Homme du temps long, des fulgurances, des libertés, il fulminait avec talent contre notre époque courte, plate et conformiste.
Avec qui allons-nous évoquer la mélancolie de l’automne, l’amour du rugby, l’admiration pour Simenon, les grandeurs rares et les ridicules fréquents de la politique nationale, la nécessité indispensable du gaullisme, les plaisirs du vin et de la cuisine traditionnelle ?
Ami si cher, si proche de ce qui comptait et des vraies valeurs, si éloigné des mesquineries et des hypocrisies contemporaines, ton dernier voyage sur cette terre t’a mené, avec Monique, d’Auriac à Nuits-Saint-Georges via Aigueperse et Effiat comme une parabole de ton amour de la vraie France, celle de nos 100 000 paroisses, une France universelle et généreuse, comme toi, parce qu’elle sait d’où elle vient et qu’elle a de la terre à ses souliers et des rêves dans sa tête.
Ton dernier dîner avec nous aura mêlé un peu de politique à beaucoup de littérature, c’était l’objet !, et d’amitié.
Tu as été un merveilleux président de jury car tu es et restera un remarquable écrivain et un splendide ami.
A Dieu ! et là-haut veille à la qualité de la table et de la bibliothèque pour quand nous te rejoindrons !
Pierre MONZANI
