Etape 9 : Doublé Slovène au pays de l’ours

Etape 100% béarnaise pour cette seconde et déjà dernière étape dans le massif pyrénéen, histoire de finir en beauté cette première semaine de course. Du pied du Château de Pau jusqu’à Laruns en Vallée d’Ossau, les terres d’Henri IV ont consacré un autre roi et son dauphin : une alliance slovène au Royaume de Navarre !

Une étape royale sur les terres d’Henri IV

Depuis les totems de Pau, fidèle du Tour forte de 72 parti­cipations, jusqu’à Laruns, déjà ville-étape en 2018, les occasions n’ont pas manqué de lever les yeux vers les sommets. 153 kilomètres, une côte et quatre cols, dont deux de première catégorie, le programme des festivités dominicales du jour s’annonçait prometteur. L’inédit Col de la Hourcère lançait le bal sur une pente raide, irrégulière et redoutable, dépassant parfois les 10%. Une belle trouvaille que cette grimpette dénichée par Thierry Gouvenou, responsable des parcours, amateur et grand habitué des Pyrénées. Après une descente courte sur route mouillée, avec peu de visibilité mais sans tracas, les coureurs ont poursuivi leur chemin jusqu’à la fin du Col du Soudet.

La descente jusqu’à la station d’Arette a filé presque aussi vite qu’une pente à ski, autre spécialité maîtrisée par les Slovènes (précisons que le nouveau détenteur de la tunique dorée est un ancien champion de saut à ski…). Le Col d’Ichère rapidement expédié, le Marie-Blanque retenait toutes les attentions : 7,7 km à 8,6 % de moyenne et des passages à presque 13 % dans les trois derniers kilomètres. Les passionnés de cyclisme ne s’y sont pas trompés, le public s’étant aujourd’hui encore largement déplacé, presque aussi nombreux qu’au « temps d’avant », ce qui n’a pas manqué de faire grincer quelques dents, et ce malgré le respect majoritaire du port du masque…

Pogacar sur un nuage

Et pourtant, il en fallait du courage pour escalader, à pied ou à vélo, les pentes au plus haut des cimes et venir encourager, bien emmitouflés, les forçats de la route. Car comme souvent en montagne, la météo fut capricieuse : des 32 degrés à l’arrivée à Lavaur deux jours plus tôt, le thermomètre dégringolait jusqu’à 9 degrés à peine en haut de la Hourcère. Instant fraîcheur sur la route du Tour, bruine, brume, brouillard, la Grande Boucle en septembre implique quelques désagréments venus du ciel !

S’il en est un qui n’est pas tombé du ciel, c’est bien le vainqueur du jour, Tadej Pogacar. Déjà à l’attaque hier dans le final qui menait à Loudenvielle, le Slovène a su jusqu’au bout rester dans la bonne roue avant de déboiter le groupe des rescapés et de manger tout cru Marc Hirschi, échappé déçu, passé à deux doits de l’exploit. Et comme un Slovène peut en cacher un autre, son compatriote Primoz Roglic, grosse côte chez les pronostiqueurs, en a profité pour grapiller quelques bonifications et reprendre le Maillot Jaune. Le raccourci avec les ours slovènes (réintroduits dans les Pyrénées à la fin des années 90) est facile, mais n’ouvrons pas la polémique dans une vallée où les troupeaux de vaches, brebis, chèvres et chevaux sauvages sont légions.

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