Étape 18 TDF17 : Barguil est Phénomen’Alpes !

Cette 104e édition du Tour de France a fait la part belle aux Hautes-Alpes, théâtre de trois étapes dans le Département ! Au menu de ces 3 jours : le col du Galibier franchi hier, le col de Vars et une arrivée inédite au sommet du Col de l’Izoard, 95 ans après le passage de Philippe Thys. Géant.

Des sites exceptionnels…

Depuis le Village départ à Briançon (ville-étape pour la 34ème fois), dans ce site culturel remarquable reconnu pour ses fortifications Vauban, jusqu’aux cimes du Queyras et les paysages lunaires de la Casse déserte, les deux Départements traversés par l’étape du jour (Hautes-Alpes et Alpes-de-Haute-Provence) ont offert un panorama exceptionnel du massif alpin. Premier belvédère : le lac de Serre-Ponçon. 3e lac artificiel par sa surface et 2e par sa capacité (1,2 Mds de m3 d’eau pour 28 km² de surface), celui-ci régule le débit de la Durance et de ses affluents e Guil et l’Ubaye. Imaginé vers 1850 suite à de violentes crues dans la vallée, il fût construit dans les années 1950 et mis en eau en 1961, au terme de près de 1,5 an de remplissage. Il ne reste plus de la vallée submergée qu’un petit îlot d’une centaine de m² sur lequel est perchée la seule église rescapée de la montée des eaux, la chapelle Saint-Michel. Le lac de Serre-Ponçon, à cheval sur les Départements des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence fait aujourd’hui le bonheur des amateurs de sports nautiques ou de farniente adeptes de sa couleur émeraude.

Une fois passés les arrêts photos au creux des lacets serpentant au-dessus de ce cadre enchanteur, la palette de couleurs offerte par la nature a poursuivi son œuvre : les gorges du Guil et ses roches aux tons orangés, le Parc Naturel Régional du Queyras (PNRQ), le plus haut d’Europe avec une altitude moyenne de 1650 m, ses forêts de sapins et ses eaux turquoise…. Rien d’étonnant avec ces atouts de compter le tourisme parmi les principales ressources du Département, puisqu’il représente 80 % du PIB des Hautes-Alpes.

… pour une étape royale

C’est dans ce paysage que le peloton a fendu les falaises, longeant les rapides depuis la descente du col de Vars, avant de prendre la Route des Grandes Alpes et d’atteindre le joyau du jour : le col de l’Izoard et sa fameuse Casse déserte, antre rocailleuse. Vision lunaire que ce « cratère pourri qui n’ose pas dire son nom », tel que le posait sur le papier le journaliste presque poète Antoine Blondin !

Si le col d’Izoard a vu passer 34 fois le Tour entre 1922 et 2014, il n’avait jamais accueilli une arrivée d’étape. C’est désormais chose faite avec ce site inédit et historique, fleurtant avec les 2 360 m d’altitude. Le premier tracé de la route du Col d’Izoard daterait de l’époque de Vauban : elle apparaît en 1710 sur les cartes. La route a été ensuite rendue carrossable entre 1893 et 1897 par les troupes conduites par le Général Baron Berge (Bataillons de Chasseurs Alpins). Le Département des Hautes-Alpes a lancé un programme d’aménagement des grands cols : col Agnel, col du Lautaret et du Galibier avec les partenaires environnementaux – dont le Parc régional du Queyras. Au col d’Izoard, la dérivation aménagée pour les véhicules du Tour servira ensuite pour le stationnement des motos.

Devant les remparts de la ville, dans les lacets du col de Vars pour une mise en jambes plus que sélective (avec une pente moyenne de 9,5 à 12 %) ou dans le « juge de paix » de la Casse Déserte, la course a tenu toutes ses promesses. En 1975, le champion Bernard Thévenet, double vainqueur du Tour, avait triomphé en haut de l’Izoard. Hier encore, les quelques 15 000 cyclosportifs de L’étape du Tour et ce matin la course féminine « La Course by le Tour »  ont emprunté ce même itinéraire. L’étape royale du jour aurait pu couronner un colombien le jour de la fête nationale… Atapuma n’aura pas résisté au retour de Warren Barguil qui signe en héros sa seconde victoire d’étape, devant les acclamations d’un public de connaisseurs et de cyclotouristes parvenus à affronter les pourcentages de la pente. Dans les 4 derniers kilomètres, Mikel Landa lance l’estocade, suivi par Romain Bardet qui ne parvient pas à décramponner ses principaux adversaires. Il bénéficie toutefois de 4 secondes de bonifications qui ui permettent de remonter à la seconde place du classement général. Des secondes qui pourront se révéler précieuses lors du contre-la-montre de Marseille samedi….

Un régal pour les yeux et pour les papilles

On en oublierait presque, parmi ces actus du jour bien chargées, que la gastronomie occupe également une place de choix dans le Département avec une large gamme de produits du terroir. Est-ce que le tourton ou la tarte du Champsaur vous évoquent quelque chose ? Ce sont bien des spécialités des Hautes-Alpes ! Mais c’est une toute autre saveur qui fait le régal des petits et des grands qui aura retenu l’attention du jury de l’Académie de Gourmandise : l’or noir produit par Anne-Lise Signouret, chocolatier confiseur. La jeune femme est une passionnée : son histoire d’amour avec le chocolat débute à Pérou, alors qu’elle visite une plantation de cacao en tant que guide touristique. A son retour en France, elle voit son coup de cœur confirmé lorsqu’elle entre dans une chocolaterie lyonnaise : ça sera la révélation ! Anne-Lise passe alors un CAP de chocolatier-confiseur, et travaille chez un grand artisan à Cannes avant de pouvoir ouvrir en 2013 son propre magasin à Gap. Une passion encrée jusqu’au plus profond de sa peau, avec 2 petites bosses de cacao tatouées sur le poignet !

 

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