Deux auteurs d’exception récompensés par la 2ème édition du Prix Lamartine des Départements de France !

Créé en 2018 par l’Assemblée des Départements de France, le Prix Lamartine a pour vocation de récompenser une œuvre littéraire contribuant à la mise en lumière des Départements. Le Jury 2019 a décidé cette année de distinguer deux ouvrages, roman et essai, livrant chacun avec talent, une vision de l’attachement des Français à leur territoire. Le 22 octobre dernier dans les salons de la Rotonde Montparnasse, Dominique Bussereau, Président de l’Assemblée des Départements de France et Denis Tillinac, Président du Jury, ont donc exceptionnellement remis deux Prix Lamartine aux auteurs Denis Lalanne et Jérôme Fourquet.

Denis Lalanne pour « Dieu ramasse les copies », éditions Atlantica (dans la catégorie roman)

Légende de la presse sportive, plume phare du journal l’Equipe, comme son ami écrivain Antoine Blondin, Denis Lalanne s’inscrit  au milieu des années 50 dans le mouvement littéraire des « Hussards », adeptes d’un style rapide et incisif, de phrases courtes qui portent l’impertinence en étendard. Avec son ouvrage « Dieu ramasse les copies », le béarnais Denis Lalanne ressuscite les heures noires de l’exode de 1940 qui a envoyé des millions de Français sur les routes. L’enfance de Robert Gabault, personnage central du roman, ne dura qu’un temps, celui de la débâcle et d’un avion qui surgit, mitraille les civils et tue son père. « Roro » et sa mère s’installent dans une ville du Sud-Ouest, entre l’Adour et les Gaves de Pau. Et la vie continue. Il se lie d’amitié avec Odelin Cartier-Galloise, jeune homme charismatique, une amitié vraie et forte, comme une évidence qui scelle les promesses et les imprudences. Quand ce dernier et sa mère sont arrêtés par la Gestapo, Robert soupçonne un ancien camarade de classe, passé du côté ennemi : l’explication de texte au petit matin s’achève dans une détonation dont l’écho ne retombera jamais… A l’orée d’une existence bien remplie, celui qui est devenu «le Gab», grand reporter de l’Agence France-Presse, se retourne sur ses jeunes années où l’apprentissage de la vie s’est fait à balles réelles. En filigrane, c’est toute la sensibilité du langage de Denis Lalanne, qui offre une description des paysages français, empreinte d’une nostalgie attendrissante, prenant le lecteur par l’épaule, entre serments d’amitiés et dilemmes, dans l’effervescence d’une époque révolue…

Jérôme Fourquet pour « l’Archipel français », éditions du Seuil (dans la catégorie essai)

A l’aide de sondages et d’enquêtes d’opinion, de cartes, de tableaux et de graphiques originaux réalisés par Sylvain Manternach, géographe et cartographe, Jérôme Fourquet fait un état des lieux de la situation politique, économique et identitaire de la France. En quelques décennies, la société s’est fragmentée, partout ont émergé des îles et des îlots qui exhibent leurs différences et leurs intérêts divergents. Cette « archipelisation » comme il la nomme, se traduit par un socle fondateur désormais disloqué. En sécession, les élites. Eloignés de la culture et des idéologies communes, les catégories populaires. En hausse, l’hétérogénéité ethnoculturelle. A la lumière de ce bouleversement sans précédent, on comprend mieux la crise que traverse notre système : dans ce contexte de fragmentation, l’agrégation d’avantages personnels au sein de coalitions larges est ainsi devenue inextricable. Le Jury tenait à récompenser le travail accompli et la justesse des analyses fournies par Jérôme Fourquet. Déjà un succès en librairie, « l’Archipel français » traduit d’une manière objective le malaise de plus en plus ressenti par des millions de Français, avec à la clef, des pistes de réflexion et de compréhension de la métamorphose de notre pays. Un essai qui illustre parfaitement les préoccupations profondes des Départements…

En clôture de cette remise de prix, Dominique Bussereau a tenu à rappeler l’ambition défendue par le « Prix Lamartine des Départements de France » : celle de tisser le lien intrinsèque entre littérature et Départements, de valoriser cet échelon aussi indispensable à la construction de l’identité d’un territoire qu’à celle de ses habitants.

Partager l'article