Conférence environnementale 2014 : les départements au cœur de la transition écologique

La 3e édition de la conférence environnementale s’ouvre le jeudi 27 novembre à l’Elysée. Durant deux jours représentants des collectivités territoriales, des parlementaires, des ONG, syndicats, de l’Etat prendront par à trois tables rondes thématiques représentatives de trois enjeux majeurs ; l’organisation en France de la COP21 en 2015, les transports et les mobilités, et la problématique santé-environnement. L’ADF sera représentée dans chacune de ces tables rondes.

La Conférence environnementale a pour ambition la définition des conditions  de réussite des objectifs fixés par le Président de la République en matière d’environnement et de développement durable : la transition écologique. Bien entendu, l’accueil par la France de la Conférence des nations unies, Cop 21, en décembre 2015 à Paris et le débat actuel au Parlement sur la transition énergétique donne une importance particulière à la thématique qui y fait référence : « Mobilisation nationale vers la COP21 sur les enjeux du climat et de la biodiversité ».

Pour les départements, cet événement est aussi l’occasion de faire valoir leur rôle clé dans les politiques environnementales et le développement durable. Les départements sont aujourd’hui acteurs au quotidien de la protection de l’environnement développant, dans le cadre de sa vocation de garant des solidarité territoriales, des projets et des politiques de préservation des espaces naturels sensibles, de protection de la biodiversité, mais aussi en lien avec l’eau, la gestion des déchets, la transition énergétique, la mobilité durable.

A titre d’exemple, les politiques Espaces naturels sensibles des départements contribuent à la préservation de plus de 200 000 hectares de nature, soit plus de 4 000 sites, offrant ainsi aux citoyens des espaces naturels au cœur de leurs lieux de vie. Depuis presque 30 ans, les départements ont démontré leur pertinence et efficience dans la mise en œuvre de cette politique de proximité qui nécessite une connaissance fine du terrain et des acteurs qui le composent.

Bien entendu, en filigrane, la conférence territoriale sera l’occasion d’aborder la question de la réforme territoriale et les projets de lois transition énergétique et biodiversité puisque la question de la gouvernance des politiques environnementales et le rôle de chaque échelon de collectivité est actuellement en débat. Les départements affirmeront leur pertinence quant à ces politiques qui doivent articuler la proximité et la solidarité. Dans le cadre de la préparation de la COP21, les départements souhaitent que les collectivités locales soient associées aux négociations en tant qu’acteurs direct des politiques publiques susceptibles de freiner le réchauffement climatiques (routes, transports, énergie, déchets, espaces naturels).

Les départements, au premier rang des politiques de transports et de mobilités rappelleront l’importance des mobilités douces et la nécessité de prendre en compte les vélos-routes et voies vertes, le co-voiturage comme des axes de développement.

Les politiques santé-environnement interpellent la qualité de notre cadre de vie, de notre consommation, de notre alimentation. Les départements rappellent la nécessité de consolider les missions de laboratoires départementaux d’analyses, outil public de veille et de sécurité sanitaire, en péril face à l’ouverture à la concurrence des marchés d’analyses.

Pour parvenir aux objectifs de la transition écologique, l’innovation est nécessaire et déterminante. Consciente de l’importance de cette capacité d’innovation fortement développée dans les départements, l’ADF, à l’occasion de son 84ème congrès, a récompensé des projets et politiques départementales innovantes.

Parmi les lauréats, le département de la Gironde a été récompensé pour la création et l’animation du Labo M’21. Il s’agit de travailler les questions de développement durable sur le territoire de la Gironde dans une véritable approche de « Laboratoire d’innovations collectives », avec l’engagement à mener des expérimentations et à en partager les résultats. Accessible à tous, ce tiers-lieu est équipé de matériel collaboratif : tableau numérique, boîtes à questions pour interroger son projet, post-it de questions à compléter, documentation sur les transitions sociétales, matériel vidéo… Autant d’outils pour mettre en œuvre les idées des collectifs de citoyens, d’entreprises, d’associations. Ce projet participe au changement des pratiques et à la conception transversale et partagée des politiques publiques, qui peut mener à la transition écologique.

Enfin, preuve de la reconnaissance internationale de l’expertise et l’efficacité de l’action des départements, la réserve naturelle marine de Cerbère-Banyuls gérée par le Conseil Général des Pyrénées-Orientales, ainsi que le Marais d’Episy, ENS du conseil général de Seine-et-Marne, ont été récompensés (parmi 5 espaces naturels français) intégrant les 23 espaces inscrits sur cette « liste verte » de l’union internationale pour la conservation de la nature (UICN) inaugurée lors d’un congrès mondial des parcs à Sydney début novembre. Cette Liste verte de l’UICN, une aire protégée doit atteindre un seuil convenu en matière d’application répertorie des espaces selon des critères et des objectifs de conservation, de bonne gestion efficace et de gouvernance équitable.

Preuve de l’exemplarité des politiques départementales françaises, le Conseil général des Pyrénées-Atlantiques et le gouvernement de la province argentine de Misiones étaient invités à présenter leur coopération internationale lors de ce Congrès mondial des parcs à Sydney. Ces deux collectivités ont mis en place une politique de partage des savoir-faire en matière de politiques locales environnementales. Ainsi des échanges ont eu lieu entre les gardes du Parc national des Pyrénées et ceux des zones naturelles protégées de la province argentine. Ils ont déjà permis la mise en place de dispositifs de gestion des espaces.

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